fragonard jean honore aut...
Fragonard Jean Honoré
Les débuts
Jean-Honoré Fragonard naît à Grasse en 1732, fils de François Fragonard gantier et de Françoise Petit, en 1733 naît Joseph un petit frère qui meurt en 1734, Fragonard reste alors le seul enfant du couple. La famille s'installe à Paris en 1738 où il fait ses études, dès l'âge de treize ans il est placé chez un notaire, le jeune garçon a la passion très tôt du dessin que ses parents remarquent rapidement. Sa mère le présente au peintre François Boucher, celui-ci trop pris par son travail ne peut s'occuper de débutant et l'envoie chez Jean Siméon Chardin qui le fait peindre tout de suite. Parallèlement à cet apprentissage Fragonard copie les oeuvres dans les églises parisiennes. Au bout de six mois, il retourne chez Boucher qui au vu de ses progrès le prend dans son atelier, Boucher l'incite à concourir pour le Grand prix de Rome qu'il remporte dès son premier essai en 1752 avec
"Jéroboam sacrifiant aux idoles" (École des beaux-arts, 1752 Paris). Fragonard entre alors à l'École royale des élèves protégés qui est dirigée par Carle Van Loo où il passe trois années.
Le Palais Mancini
Vers la fin du mois de décembre 1756, Fragonard arrive à Rome au Palais Mancini et dès son arrivée est très impressionné par les chefs-d'oeuvre des maîtres italiens, mais il traverse une grave crise de confiance en lui, craignant de ne jamais atteindre une telle perfection, le jeune homme est ébloui devant les oeuvres du grand peintre
Raphaël, il est influencé par Tiepolo et Pierre de Cortone. Fragonard se lie avec le peintre Hubert Robert, arrivé à Rome en 1754, puis avec l'abbé de Saint-Non jeune et riche amateur, arrivé en novembre 1759, l'abbé devient son ami et son principal commanditaire.
Saint-Non l'emmène travailler à Tivoli et à Naples. Il rencontre aussi le peintre Greuze. Durant cette période Fragonard peint une figure académique d'homme et une tête de prêtresse qui sont envoyées à l'académie en 1758 et un grand nombre d'autres études (perdues), il copie le Saint Paul recouvrant la vue de Pierre de Cortone (1758, perdu) et peint plusieurs paysages dont L'Orage (1759, Louvre). Normalement Fragonard quitte le Palais Mancini au bout de trois ans comme l'usage le veut, il obtient une prolongation d'une année, puis grâce à l'abbé de Saint-Non garde son logement jusqu'en avril 1761.
L'Italie avec l'abbé de Saint-Non
Pour son retour en France, Fragonard accompagne l'abbé de Saint-Non qui lui demande de copier à son intention les oeuvres les plus significatives et dont il parait intéressant de garder le souvenir : de Reciglione à Nîmes en passant par Sienne, Florence, Pise, Bologne, Ferrare, Venise, Padoue, Vicence, Vérone, Mantoue, Reggio, Modène, Parme, Colorno, Plaisance, Gênes, Alassio, Antibes, Toulon, Marseille, Aix-en Provence, St-Rémy-de-Provence, Lyon, Dijon et Paris, l'artiste exécute 300 copies d'après les maîtres les plus célèbres ainsi que quelques illustres sites, le voyage dure plus de cinq mois et est l'occasion pour l'abbé et pour Fragonard d'admirer les belles oeuvres conservées dans ces villes, de pouvoir visiter les plus fameux monuments mais également d'assister au carnaval de Venise et de pouvoir rencontrer les grands personnages de l'époque notamment le critique d'art Algarotti et Du Tillot alors puissant ministre de Parme pour lequel Fragonard peint un Pan et Syrinse. De ce voyage date les plus célèbres et les plus belles sanguines de l'histoire du dessin les Dix vues de Tivoli et de la villa d'Este que réalise Fragonard.
Paris
De retour à Paris en septembre 1761, Fragonard grave quelques dessins d'après les maîtres copiés, dont quatre Bacchanales (Suite d'eaux-fortes gravées en Italie par Fragonard) qui sont publiées en 1763. Il reprend un tableau sur lequel il travaille depuis 1761 : Corésus et Callirhoé qu'il présente à l'Académie et est agrée. Un pendant au Corésus est commandé par Cochin, Marigny achète le tableau et décide de faire tisser les deux oeuvres aux Gobelins, il accorde à Fragonard un atelier et un logement au Louvre laissé vacant par le décès de Deshays. Au Salon où il expose pour la première fois il présente avec le Corésus, plusieurs paysages, L'Absence des pères et des mères misent à profit et deux vues de la villa d'Este à Tivoli qui font un triomphe.
Dès l'année 1765, les commandes officielles se multiplient, pour la décoration de l'un des plafonds de la galerie d'Apollon au Louvre, pour le château de Bellevue, deux dessus-de-porte pour le salon des Jeux et pour Versailles en collaboration avec le jeune peintre J.B Huet quatre tableaux pour la salle à manger du roi, de toutes ses commandes aucune n'est menée à terme, les raisons sont multiples, Fragonard n'apprécie pas les travaux de longue haleine qui demande de la patience et de la réflexion de plus la lenteur de l'état à le payer l'exaspère. Fragonard abandonne alors la peinture d'histoire et les décorations et préfère nettement les tableaux de cabinets très prisés des amateurs dont : L'Escarpolette (1767), il peint des scènes de genre galantes, des paysages inspirés des peintre hollandais que Fragonard admire, dont Ruisdael, Wynantsz (Paysage aux lavandières) qui est acheté par Louis XVIII. En 1767 au Salon, Fragonard expose des Groupes d'enfants dans le ciel (perdu), une Tête de vieillard et plusieurs dessins (un paysage ; Homme appuyé sur sa bêche et Homme assis dans un fauteuil) qui ne plaisent guère pas aux critiques, notamment à Diderot.
Fragonard et les Figures de fantaisie
Fragonard exécute vers 1769 une série appelée
"Figures de fantaisie" au nombre de quatorze connues à ce jour, le ou les commanditaires sont inconnus. Ce sont plutôt des études de caractère que des portraits que Fragonard brosse très rapidement, ils sont tous de taille identique (80x65cm), Diderot ; Mademoiselle Guimard ; Jérôme de Lalande ; L'écrivain ; M de la Bretèche ; L'Abbé de Saint-Non, Le Guerrier ; L'Étude ; La Musique, etc.
En 1767, Fragonard accepte plusieurs élèves dont un jeune parisien âgé de 16 ans Louis André Dalbeau et un autre originaire de Cahors Jean-François Martin, une jeune miniaturiste Grassoise vient lui demander conseil, elle se nomme Marie-Anne Gérard et est issu d'une famille de distillateurs que l'artiste épouse en juin 1769 à Saint-Lambert du Vaugirard, au mois de décembre de la même année naît leur fille Rosalie. Lors du décès de Boucher et de la vente de son atelier Fragonard achète en février 1771, des dessins, des gravures et des tableaux appartenant au maître, dont des dessins de La Fosse, Roos, Verdier, Bramer et de Stella que possède Boucher.
En 1769, Louis XV offre à sa maîtresse, la comtesse du Barry, le château de Louveciennes. Celle-ci achète à Fragonard par l'intermédiaire du peintre François-Hubert Drouais, quatre-dessus de porte représentant la nuit et les trois parties du jour, qui ont un immense succès et marque le sommet de la carrière de Fragonard, pourtant il est vivement attaqué notamment par Renou qui publie anonymement Dialogues sur la peinture qui qualifie Fragonard de maître du tartouillis, critique son style et ses amis, les tableaux sont alors retirés et remplacés par quatre compositions de Vien. Le peintre est affecté par cet échec et par les critiques qui jugent son style dépassé. En 1763, la danseuse de l'Opéra de Paris Sophie Guimard lui commande un décor pour le plafond de son hôtel particulier, peu experte en matière d'art elle demande l'avis d'un jury d'amateurs, Fragonard est froissé et se venge en réalisant une caricature de la danseuse dans le tableau. Le chantier est repris par le jeune Jacques-Louis David qui achève le plafond.
Second séjour italien
Fragonard part alors en voyage avec son ami le mécène Jacques-Onésyme Bergeret, un riche fermier général, la femme du peintre est du voyage. Celui-ci débute par Limoges et Cahors, les deux hommes séjournent au château de Bergeret appartenant à Nègreplisse Bergeret, ils passent dans le Midi, Toulouse, Marseille, Gênes, Florence puis arrivent en décembre à Rome et à Naples, au retour ils passent par Bologne, Padoue, Vienne, Dresde et Francfort. Fragonard exécute pendant ce voyage qui d'une année, une série de magnifiques sanguines et lavis. De retour à Paris à la fin de l'année 1774, Fragonard et Bergeret se disputent la propriété des dessins réalisés en Italie, s'en suit un procès, Bergeret est contraint de racheter à Fragonard ses dessins.
En 1775 la jeune soeur de sa femme, Marguerite Gérard alors âgée de 14 ans vient habiter avec eux, elle devient rapidement l'élève de Fragonard et sa collaboratrice. En 1780, Marie-Anne donne naissance au seul fils de l'artiste Alexandre-Évariste qui devient également peintre. En 1788, il perd sa fille adorée Rosalie, profondément affecté, il tombe gravement malade et ses médecins l'envoie en convalescence à Grasse. Puis vient la Révolution, la mort de Louis XV le libère de ses engagements officiels, le peintre est ruiné, ses principaux clients sont ruinés ou exilés. Fragonard échappe à la misère grâce à son ancien élève Jacques-Louis David et à ses connaissances d'expert, il obtient un poste de conservateur au Muséum (futur musée du Louvre). En 1792, Fragonard fait entrer son fils Évariste âgé de 12 ans dans l'atelier de son ami David.
En 1793, nommé membre du Conservatoire, Fragonard joue un rôle primordial dans la fondation du futur Musée du Louvre et à ce titre obtient un logement au Louvre jusqu'en 1805, puis par décret tous les fonctionnaires doivent quitter le Louvre, il reçoit en compensation une pension de 1000 francs et s'installe dans l'actuel Palais Royal ou le grand artiste meurt oublié de tous en août 1806 à l'âge de 74 ans.
Première édition le: 07 avril 2010 Par : Sarah
Mise à jour le: 03 février 2012 Par : Sarah
Contenu sous copyright © 2010 - 2024, toutes reproduction strictement interdites sans autorisation écrite du site l'univers des arts.
Autoportrait vu de face
La bergère
Le moissonneur
La vendangeuse
Le Jardinier
Le colin-maillard
La bascule
L'Hiver
Jéroboam sacrifiant aux idoles
Psyché montre à ses soeurs les présents qu'elle a reçus
Le repos pendant la fuite en Égypte