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Hogarth William
Enfance
William Hogarth naît le 10 novembre 1697 dans le quartier de Smisthfield Market dans la City de Londres. Son père Richard Hogarth, est un homme cultivé, qui mène une carrière de directeur d'école, de linguiste et d'écrivain. Il ouvre un café à St John's Gate (Clerkenwell) ou il encourage ses clients à parler le latin, malheureusement l'affaire ne connait pas le succès escompté et le père de William est arrêté et emprisonné pour dettes à Fleet street au cours de l'hiver 1707-1708, sa famille, qui comprend le jeune William alors âgé de 10 ans et ses deux soeurs, Anne et Mary ainsi que sa mère Anne Gibbons sont obligés de vivre à proximité de la prison dans un logement pour débiteurs insolvables. La famille y passe quatre années noires, avant d'être libérée en 1712 à la suite de la promulgation d'une loi allégeant les conditions réservées aux familles endettées. Richard Hogarth qui rêve de faire carrière en tant qu'homme de lettres n'en aura jamais l'occasion, il décède en 1718, William Hogarth devenu adulte se souviendra toute sa vie avec amertume et rancœur la façon dont son père fut abusé par des aristocrates qui lui promettaient leur protection et par des commerçants qui exploitaient ses dons et son savoir.
Apprenti graveur
William Hogarth est un enfant précoce artistiquement parlant, à l'âge de 16 ans, il entre en apprentissage chez le graveur sur argent Ellis Gamble à Wesminster ou il étudie pendant sept ans. En 1720, Hogarth quitte Gamble et s'installe à son compte comme graveur sur cuivre dans sa maison de Long Lane et entre à l'académie de peinture de St Martin's Lane nouvellement crée. Pendant dix ans Hogarth va produire une grande diversité d’œuvres graphiques, des illustrations de livres, des cartes de visite commerciales, des billets de théâtre. Il conçoit surtout des satires, dénonçant les modes et les extravagances de la vie urbaine. L'artiste s'intéresse également à la peinture et fréquente la Thornill's Academy à Covent Garden crée par le peintre d'histoire James Thornill, il y rencontre Jane, le fille du peintre qu'il épouse en 1729 après s'être enfui avec elle, ils forment un couple stable et équilibré, mais n'auront jamais d'enfants.
Le succès
Sa renommée dans le domaine de la peinture date de la série de tableaux que William Hogarth peint entre 1728 et 1731 et qui ont pour sujet une scène de l'Opéra des Gueux, pièce de théâtre écrite par John Gay. Cette parodie d'opéra offre une vision satirique et humoristique des bas-fonds des villes anglaises ou sont représentés des bandits de grands chemins, des prostituées, des avocats véreux. Les tableaux ont beaucoup de succès, l'un d'eux est acheté par John Rich l'impresario justement qui met en scène pour la première fois L'Opéra des Gueux.
Hogarth fort de son succès commence à peindre en 1730,
"La Carrière d'une prostituée", première série de ses sujets moraux modernes. La série est exposée en 1732 dans la maison de son beau-père James Thornhill à Covent Garden, la série fait sensation et connaît un immense succès commercial, apportant la notoriété et la richesse à William Hogarth qui déménage alors de Covent Garden pour s'installer à Leceister Fields, dans le West End. Le peintre s'attèle à deux autres séries à partir de 1733,
"La Carrière d'un roué" et
"Les Quatre Parties du jour", qui traitent de l'hypocrisie de la société et de la vie londonienne.
Les portraits et les sujets d'histoire
A cette période Hogarth se lance dans la peinture de genre et réalise des portraits de groupes appelés Conversation pièces, scènes représentant des hommes et des femmes dans leurs activités sociale, conviviale, et se moque avec humour des aristocrates ou des bourgeois, Hogarth exécute pour cette série des scènes très raffinées et élégantes. Voulant pratiquer tous les genres, il traite également les sujets d'histoire inspirés de Milton ou de Shakespeare, mais aussi de sujets bibliques notamment en 1736 et 1737, ou l'artiste peint deux tableaux historiques et bibliques : La Piscine probatique et Le Bon Samaritain pour l'hôpital St Bartholomew de Londres.
En 1734, James Thornhill décède et Hogarth hérite du matériel de l'école et fonde une nouvelle académie à St Martin's Lane. Pendant 20 ans cette école sera un grand centre artistique de Londres. En 1735, Hogarth réussit à faire voter le Copyright Act pour protéger les droits d'auteur et de propriétés des artistes. Dans son académie Hogarth privilégie le dessin d'après nature.
Au début de l'année 1740 Hogarth se fixe un nouvel objectif artistique, réussir dans le portrait et réalise celui du philanthrope Thomas Coram, fondateur de l'hospice des Enfants trouvés, celui de son ami l'acteur David Garrick and his wife, le très beau et très grand portrait de groupe The Graham Children , puis de l'Archevêque Thomas Herring.
Les séries
William Hogarth continue ses séries satiriques et entre 1743 et 1745, peint
"Le Mariage à la mode", critique virulente des modes artistiques empruntées à l'étranger, des mariages arrangés, pour les graver, il fai appel à des graveurs français, installés à Londres, Bernard Baron, Simon François Ravenet, Gérard Jean-Baptiste Scotin, qui ont déjà collaboré pour certains avec Hogarth. Cette série élégante est très complexe et très dense au niveau pictural, elle offre un panorama moderne de Londres, de la maison richement meublée d'un aristocrate pour se terminer dans une pièce pauvrement meublée d'un marchand avare de l'East End. La série se vend très bien. En 1747, Hogarth débute Le Zèle et la Paresse qu'il réalise directement en estampes à partir de ses esquisses dessinées, Hogarth change donc de procédé, celui-ci étant beaucoup plus rapide. Cette série composée de 12 images nous fait suivre le parcours divergent de deux jeunes apprentis, Francis Goodchild et de Tom Idle dans le quartier de l'East End (quartier de naissance de Hogarth) et qui concentre l'attention sur la différence entre le monde des affaires et celui le la criminalité, le bien et le mal en quelque sorte, Goodchild représentant l'ambition et le sens du travail et Idle le délinquant, Hogarth introduit dans les scènes les doutes et les contradictions des deux personnages, mélange de morale et de satire.
L'artiste réitère avec une suite de six estampes publiée en 1751 dont les très célèbres
"Ruelle du gin" et
"Rue de la bière" et les Quatre étapes de la cruauté qui traitent des fléaux de l'alcoolisme et de ses ravages ainsi que de la violence.
La politique
William Hogarth poursuit ses activités de peintre d'histoire et reçoit une commande publique prestigieuse pour l'école de droit de Lincoln's Inn et peint une immense composition:
"Saint Paul devant Félix", cette toile donne lieu à une remarquable série de plusieurs estampes. En 1752, Hogarth débute la rédaction de son ouvrage théorique : Analyse de la beauté qui est publiée en 1753, l'ouvrage est diversement apprécié et Hogarth fait face à des attaques personnelles qui l'irrite. En 1754, l'artiste débute une série de satire politique nommée Quatre Images d'une élection, composée de quatre toiles de grande dimension (qui sera gravée plus tard) qui représentent les étapes successives d'une campagne électorale dans un bourg imaginaire sur fond de corruption et d'hypocrisie sur le fonctionnement des partis politiques ruraux. En 1757 Hogarth démissionne de la Société des Arts et annonce dans une publicité qu'il ne peins plus de tableaux d'histoire mais seulement des portraits.
A la mort de son beau-frère John Thornill, Hogarth le remplace dans les fonctions de Serjeant-Painter auprès du roi. La notoriété de Hogarth attire les critiques et les ressentiments de beaucoup d'artistes et d'amateurs d'art notamment avec Sir Richard Grosvenor qui lui a commandé un tableau d'histoire : Sigismonde pleurant sur le coeur de Guiscardo (1759), inspiré d'un conte du poète anglais John Dryden, Grosvenor refuse la toile la jugeant morbide et trop onéreuse, Hogarth présente l’œuvre en 1761 à l'occasion de l'exposition organisée dans les Springs Gardens par la Société des artistes récemment créée, la toile déclenche une vive polémique qui met Hogarth très en colère et qui au bout de dix jours d'exposition retire la toile, celle-ci reste dans son atelier jusqu'à son décès. Après cet incident Hogarth ne présente plus d’œuvres en public.
En 1762 Hogarth publie L’époque, une satire contre la guerre et une critique personnelle contre les opposants au pouvoir en place notamment sa charge contre l'ancien Premier Ministre William Pitt et les journalistes qui le défendent John Wilkes et Charles Churchill. A la fin de sa vie, William Hogarth commence à rassembler un portfolio définitif de ses estampes et pense même à rédiger ses mémoires. L'artiste ne put jamais le faire mais laisse ses notes manuscrites, ou l'on peut lire la fierté de l'artiste pour sa propre carrière mais aussi une certaine amertume du peintre qui à la fin de sa vie se sent exclu. William Hogarth décède le 25 octobre 1764 d'une rupture d'anévrisme dans sa maison de Leicester Fields, il est inhumé le 2 novembre dans la cimetière de St Nicholas à Chiswick.
Première édition le: 28 mars 2010 Par : Sarah
Mise à jour le: 10 juillet 2011 Par : Sarah
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