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Pissarro Camille
Les débuts
Jacob Abraham Camille Pissarro, naît le 10 juillet 1830 à Saint-Thomas, dans une petite île des Antilles danoises près de Puerto Rico, d'un père français de confession juive dont la famille a des origines portugaises nommé Abraham Gabriel Pissarro, sa mère Raquel Manzano est créole. Pissarro montre très jeune des dons exceptionnels pour le dessin que ses parents n'encourageront pas le destinant au commerce. Le jeune homme quitte saint-Thomas en 1841 pour poursuivre ses études en France dans une pension dirigée par M. Savary qui donnait des leçons de dessin d'après nature, il encouragera le jeune homme à persévérer dans la peinture.
De retour aux Antilles en 1847, il travaille en tant que commis dans le commerce de quincaillerie de son père situé dans le port de Charlotte-Amélie et consacre tous ses loisirs à dessiner. Chargé de surveiller les arrivages de marchandises au port, Pissarro n'oublie jamais son carnet de croquis, la vie animée du port entouré de montagnes lui fournit des sujets de dessins.
Paris
Son père n'étant pas d'accord pour qu'il se consacre entièrement à la peinture, Pissarro s'enfuit de Saint-Thomas avec un peintre danois, Fritz Melbye en 1852, après un détour par le Venezuela, débarque en France en 1855, à temps pour se rendre à l'Exposition universelle de Paris, celle-ci qui comporte une large section internationale réservée aux beaux-arts. Pissarro peut y voir Delacroix (35 tableaux), Ingres (40 toiles dont Le Bain Turc), Corot (6 oeuvres), Daubigny, Jongkind, Millet et Courbet qui a fait construire à ses propres frais un pavillon à part à proximité de l'Exposition. Pissarro rencontre le peintre Anton Melbye, frère de son compagnon de fugue, qui lui confie le soin de finir les ciels de ses tableaux et lui donne des conseils dans son atelier.
Pissarro s'inscrit dans les ateliers de François Picot et Henri Lehmann, élève d'Ingres et dans celui du paysagiste Isidore Dagnan. Attiré, par les oeuvres du peintre Corot, Pissarro lui rend une courte visite, Corot le reçoit avec plaisir et lui donne des conseils, Les deux premières choses à étudier, c'est la forme, puis les valeurs, ces deux choses sont pour moi les points d'appui sérieux dans l'art, la couleur et l'exécution mettent le charme dans l'oeuvre. Le peintre subit l'influence de Corot et celle de Courbet, à ses débuts. Pissarro rencontre un autre peintre, Ludovic Piette qui devient un ami intime et chez lequel il séjourne plusieurs fois dans sa propriété de Montfoucault.
Les impressionnistes
En 1859, Camille Pissarro fait la connaissance de Claude Monet, alors âgé de 19 ans, à l'académie Suisse qu'il fréquente épisodiquement, sans y être régulièrement inscrit. Un peu plus tard toujours à l'académie Suisse, Pissarro rencontre Cézanne qui le présente à son ami Émile Zola et à Bazille qui lui-même lui fait connaître ses camarades de l'atelier Gleyre, Renoir et Sisley. De 1859 à 1870 une partie de ses oeuvres est acceptée au Salon et trois toiles figurant au Salon des Refusés de 1863 sont remarquées par le critique d'art Castagnary. En 1866, il s'installe à Pontoise pour être plus près des motifs d'inspiration, déjà sa palette s'éclaircit, les tons neutres se font de plus en plus rares, l'artiste peint avec le couteau à palette en touches larges et souples. Pissarro brosse des paysages de Pontoise, Montmorency, La Varenne, puis à partir de 1869 de Louveciennes où il s'installe, La côte de l'Hermitage, La Côte de Jallois, Pontoise, Sur les bords de la Marne, La Route de Louveciennes. Lorsqu'il vient à Paris, Pissarro fréquente le café Guerbois il retrouve les autres peintres, dont il est le doyen. Très préoccupé de questions sociales, altruistes ne connaissant ni l'amertume ni la haine malgré les difficultés matérielles, il attire la sympathie de tous, écrivains et artistes.
Londres
Pendant la guerre de 1870, l'avance prussienne sur Paris l'oblige à quitter Louveciennes. Pissarro va d'abord avec sa famille à Montfoucault chez son ami Ludovic Piette dans la Mayenne puis à Londres où il séjourne jusqu'en 1871. Pissarro y retrouve Claude Monet, ensemble, ils visitent les musées, admirant les aquarelles et les tableaux de Turner et de Constable dont les Vues à l'égard du plein air, de la lumière et des effets fugitifs les intéressent vivement. Pissarro peint dans la banlieue de Londres, il étudie les effets de brouillard, de neige et de printemps et peint, Lower Norwood, pendant que Monet travaille dans les parcs. Pissarro avant de quitter l'Angleterre épouse Julie Vellay qui est sa compagne depuis plusieurs années, ils auront sept enfants, Lucien né en 1863 ; Jeanne en 1865, Georges en 1871 qui signe ses peintures du nom de sa mère Manzana, Félix en 1874 qui signe ses toiles Jean Roche, Ludovic-Rodolphe né en 1878 qui signe Ludovic-Rodo, Jeanne née en 1881 et Paul-Émile né en 1884 qui signe Paulémile.
Pontoise
Rentré en France en juin 1871, Pissarro séjourne à Louveciennes où il a presque tout perdu pendant la guerre, il ne lui reste que 40 tableaux sur 1500, sa maison ayant été saccagée. Néanmoins, La Route de Rocquencourt qu'il peint à cette époque, reflète une certaine gaieté et une certaine sérénité. L'artiste s'installe à Pontoise en 1872, tout en ayant un atelier à Montmartre. Pissarro restera à Pontoise jusqu'en 1882 puis ira à Osny situé à trois kilomètres de Pontoise, il y reste jusqu'en 1884. S'agissant du style de cette époque, Duret critique d'art lui écrit :" Vous n'avez pas le sentiment décoratif de Sisley, ni l'oeil fantastique de Monet, mais vous avez ce qu'ils n'ont pas, un sentiment intime et profond de la nature et une puissance de pinceau qui fait qu'un beau tableau de vous et quelque chose d'absolument assis". Cette période de Pontoise est très féconde, Pissarro y peint certaines de ses plus belles oeuvres et une grande partie des tableaux qui figureront aux sept premières expositions Impressionnistes ( Potager en fleur ; Printemps, Pontoise, Les Toits rouges, Paysage à Chaponval. Il a ses amis autour de lui, Cézanne travaille avec lui à Pontoise et à Auvers-sur-Oise, avec Gauguin qu'il a rencontré quelques années plus tôt, vient également à Pontoise et à Osny et adopte à cette époque une technique et une palette proches de celles de Pissarro. Son fils aîné Lucien, dont il sera très proche intellectuellement et esthétiquement commence à peindre.
Le pointillisme
En 1884 Pissarro loue une maison à Eragny, dans l'Eure, à côté de Gisors et s'éloigne ainsi de Paris. Monet est à Giverny, Cézanne de plus en plus souvent dans le Midi et les contacts entre les peintres ses sont raréfiés. Il expose au Salon des Indépendants dès sa création en 1884. En 1885 Pissarro rencontre Théo Van Gogh, de Signac puis Seurat. Pissarro qui est à la recherche d'un nouveau style, veut davantage de structure dans la forme, est séduit par les théories et la technique de Seurat, il explique à Durand-Ruel qu'il désire dorénavant rechercher la synthèse moderne par des moyens basés sur la science, substituer le mélange optique au mélange des pigments, autrement dit la décomposition des tons en leurs éléments constitutifs. En 1886 dernière exposition du groupe impressionniste, Seurat et Signac y participent invités par Pissarro, il rencontre Vincent Van Gogh, en 1887, il expose au XX de Bruxelles et à la galerie Georges Petit.
Pissarro va pendant quelques années jusqu'en 1890, pratique le pointillisme Femme dans un clos, (1887), mais de façon plus atténuée que le néo-impressionnisme. Puis il abandonne ce procédé qui ne le satisfait pas et revient alors à l'impressionnisme. Son fils se consacrant à la gravure et s'y remet et pratique également la lithographie, au cours de sa carrière Camille Pissarro sera l'auteur de près de 200 estampes toutes techniques confondues (pointe sèche, eau-forte, aquatinte, lithographie).
Eragny
Pissarro exécute à Eragny des paysages lumineux. Une rétrospective de son oeuvre est organisée en 1892 chez le marchand Durand-Ruel et l'artiste présente 50 peintures à l'huile, une vingtaine de gouaches. En 1893, Pissarro débute une série sur Paris, sur la Gare Saint-Lazare, sur les Grands boulevards, mais aussi à Rouen (Les Ponts, La Cathédrale), à Dieppe, au Havre. Le peintre revient toujours à Eragny, en été et y peint encore de nombreux paysages, (Femme dans un verger, Matinée d'Automne, Jardin d'Eragny).
Le succès
Pissarro entre en 1893 au musée du Luxembourg alors musée d'art moderne, avec sept toiles faisant partie du legs caillebotte. Alors que toute sa vie il fut en proie à des difficultés financières, il vend de façon très irrégulière et à des prix peu élevés, Pissarro obtient enfin le succès à l'Exposition universelle de 1900 (Paysanne assise ; Soleil couchant au Val Hermé ; Effet de neige près de Pontoise et le prix de ses tableaux commence à monter. Camille Pissarro cet artiste qualifié par Cézanne d'humble et colossal meurt en novembre 1903 après une courte maladie.
Principales oeuvres
Madame Pissarro cousant,(1858),La Varenne-Saint-Hilaire, vue de Champigny, (1863);
La Petite Fabrique, (1863); Sur les bords de la Marne, hiver,(1866);Paysage aux Pâtis,(1867);La Côte de Jallais, Pontoise, (1867); L'Hermitage près de Pontoise,(1867);
Les Jardins de l'Hermitage, Pontoise, (vers 1867);Lower Norwood, (1870);Châtaignier à Louveciennes,(vers 1870); La Diligence à Louveciennes, (1870);Le Boulevard des Fosses à Pontoise,(1872);Entrée du village de Voisins, (1872); Vergers en fleurs, Louveciennes,(1872);Pontoise, Bords de l'Oise, (1872);L'Inondation, Saint-Ouen-l'Aumône,(1873);
La Gelée blanche, (1873);Le Tribunal de Pontoise,(1873);Bouquet de pivoines roses, (1873);Portrait de Jeanne tenant un éventail,(1873);Rue de la Citadelle, Pontoise,(1873);
L'Hermitage, Pontoise, effet de neige, (1874);Portrait de Lucien, (1874), lithographie;
Le Sentier de la ravine, vu de l'Hermitage, (1875-1877);Le Petit Pont, Pontoise, (1875);
[*]Route de Saint-Antoine à l'Hermitage, Pontoise, (1875);Moisson,(1876);Le Pré des Mathurins à l'Hermitage, Pontoise, (1875-1877); Chemin sous-bois en été, (1877);
Potager et arbres en fleurs printemps, (1877);Un carrefour à l'Hermitage, Pontoise, (1876);Les Meules, la Moisson à Montfoucault, 1876 ;La Côte des Boeufs, 1877 ;
Les Toits rouges, coin de village, effet d'hiver,(1877);Nature morte et fleurs dans un vase, (1878);Dans le bois, le repos, Pontoise, (1878);Paysage sous-bois à l'Hermitage, (1879), eau-forte et aquatinte;La Garenne à Pontoise, effet de neige, (1879);
La Crête du Chou, Pontoise, (1879);La Sente du Chou, Pontoise, (1878);Paysage à Chaponval ,(1880);Paysanne, (1880);Le Marché aux pommes de terre, boulevard des Fossés à Pontoise, (1882), gouache ;Inondation à Pontoise, (1882); Étude pour la cueillette des pommes, (1881-1886),Pastel;Quai du Pothuis, bords de l'Oise, (1882);Le Marché de la volaille à Pontoise, (1882), détrempe et pastel;Les Falaises des Petites Dalles, (1883);
Portrait de Félix, (1883);Chemin montant à Osny,Pommiers en fleurs, (1885-1890);
Le Marché aux cochons, foire Saint-Martin, Pontoise, (1886) plume et encre;
Le Marché de Pontoise, (1886), plume et encre; Rameurs à pois, (1887);Femme dans un clos, soleil de printemps dans le pré à Eragny, (1887);Arbres à Bazincourt, (1887); Paysanne à la corbeille, (vers 1889);Autoportrait, (vers 1890), eau-forte;La Passerelle du chemin de fer à Bedford Park, (1892);Le marché aux grains à Pontoise, (1893);
Moisson abondante, (1893);Église de Knocke,(1894);Baigneuse, (1895); Le Bain de pieds, (1895);Jeune fille raccommodant des bas, (1895);Le Marché de Pontoise, (1895); Soleil levant à Eragny, (1894);Le Grand Pont,(1896);Petite bonne flamande, (1896);Montmartre, (1897); Boulevard des Italiens, soleil du matin, (1897);Boulevard Montmartre effet de nuit, (1897);Avenue de l'Opéra, (1898); Place du Théâtre Français soleil d'après-midi en hiver, (1900);Vue de Berneval, (1900);Forêt et deux personnages, (1901); Fenaison à Eragny, (1901);Église Saint-Jacques à Dieppe, (1901);Le Pont-Neuf, (1902);Moret, le Canal du Loing, (1902);Anses de Pilotes, le Havre, Matin, temps gris, Brumes, (1903),
Avant-Port du Havre, Quai de Southampton, le bateau d'Honfleur sortant, (1903) ;
Première édition le: 22 mars 2010 Par : Sarah
Mise à jour le: 29 janvier 2012 Par : Sarah
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Église et ferme d'Eragny
Portrait de l'artiste
La Place du Havre
Bords de la Marne en hiver
Nature morte à la carafe de vin
Place à la Roche-Guyon
Portrait de Paul Cézanne
Autoportrait
Portrait de Cézanne coiffé d'un feutre
Portrait de Paul Cézanne
Louveciennes