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camille claudel

Claudel Camille

Pays : France

Style : sculpteur

Période : XIXe siècle

Enfance



Camille Claudel naît d'un père d'origine Vosgienne Louis-Prosper Claudel, receveur des hypothèques et d'une mère Louise-Athénaise Cerveaux d'origine champenoise, fille de médecin et orpheline de mère. Elle a une soeur prénommée Louise, née en 1866 et un frère Paul, né en 1868, elle va à l'école à Bar le duc chez les soeurs de la Doctrine Chrétienne, la famille emménage huit kilomètres plus loin à Villeneuve-sur-Fère dans une maison confortable héritée du père de Louise-Athénaise.

Villeneuve où le trésor de Camille est l'argile rouge, en effet le grand-père a fait construire dans sa propriété un four à tuiles, Camille modèle déjà, elle triture avec acharnement chaque jour, très vite la sculpture devient sa raison de vivre, elle en perd même le boire et le manger. Camille est une enfant autoritaire, de caractère très affirmé, violente et très sarcastique, elle est souvent véhémente avec son frère Paul qui est d'ailleurs toujours subjugué par celle-ci, un mélange d'admiration et de répulsion, de grande tendresse et de cruauté, l'enfer du génie comme l'écrit plus tard Paul. Le père de Camille est un homme autoritaire, nerveux, taciturne et insociable, pourtant il soutient sans faille la vocation de Camille et fait de gros sacrifices financiers et affectifs, du côté de sa mère c'est autre chose, c'est une femme de devoir, revêche, maussade, sans sentimentalité.

En 1876, son père obtient une promotion à Nogent-sur-Seine, ils emménagent rue Saint-Epoingt, Camille, Louise et Paul sont confiés à un précepteur M. Colin et Alfred Boucher qui l'encourage dans sa vocation, Boucher est un jeune sculpteur Nogentais. En 1879, son père est muté à Wassy-sur-Blaise en Haute-Marne, Camille Claudel taraudée par sa vocation entraine à sa suite servantes, frère et soeur à la butte du Buisson-Rouge où ils en rapportent de la glaise.

Paris enfin!



En 1882 c'est selon Paul le cataclysme, Camille a réussi à faire plier son père qui les envoient à Paris, lui restant à Wassy en attendant sa mutation à Rambouillet. Les Claudel s'installent au 135 bis boulevard Montparnasse, Camille entre à l'académie Colarossi, l'école comprend deux larges groupes d'atelier et est considérée comme une des meilleures de Paris. Camille déménage quelques mois plus tard au 111 rue Notre-Dame-des-Champs, où elle trouve un atelier au 117 de la même rue.

Elle partage l'atelier avec ses amies anglaises rencontrées à l'académie, Alfred Boucher son ancien professeur, à Paris depuis peu, accepte de venir surveiller les travaux des jeunes filles. Au vu des progrès de Camille il la présente à Paul Dubois directeur des Beaux-Arts, celui-ci est frappé par le David et Goliath, croyant reconnaitre une force déjà vu ailleurs et lui dit :"vous avez pris des leçons avec Rodin" !

Alfred Boucher gagne le grand prix du salon et quitte Paris pour l'Italie, il demande avant son départ à son ami Auguste Rodin de le remplacer à l'atelier en lui recommandant Camille Claudel. Rodin reconnait tout de suite les dons prodigieux de Camille, son tempérament d'artiste.

La Rencontre



En 1883 Claudel expose au Salon des Artistes français, elle est retenue pour présenter deux de ses créations, le buste de Mme B ... en plâtre et Thérèse Cailleaux. Il faut savoir qu'à cette époque sur 1147 sculpteurs seulement 100 étaient des femmes.
En 1884, la jeune artiste devient praticienne dans l'atelier de Rodin, aux dépôts des Marbres, avec Jessie son amie anglaise, elle est alors confrontée à la dureté de la tâche, les journées sont longues et fatigantes. Camille travaille avec le sculpteur animalier Pompon, chef d'atelier de Rodin. Elle prend au fur et à mesure du temps une place de plus en plus importante auprès de Rodin qui lui fait confiance et la consulte sur tous. Rodin s'éprend rapidement de Camille Claudel, il est fou d'amour pour elle, elle va devenir successivement élève, modèle, assistante, muse et compagne du maître, elle répond aux désirs les plus fous d'Auguste, pendant la période où ils travaillent ensemble, la main de Camille et de Rodin se confondaient, ils se nourrissaient l'un l'autre. Camille devient la passion dévorante de Rodin, elle garde une place inégalée auprès de lui. Au Salon des Artistes français elle expose son oeuvre « La Vieille Hélène ». En 1885 Claudel déménage au 31, boulevard de Port-Royal et présente « Giganti »au Salon des Artistes français.

En 1886, Camille Claudel part pour l'Angleterre, rejoindre son amie Jessie à Peterborough, Rodin est très contrarié et inquiet, tellement qu'il rédige un contrat le 12 octobre lui promettant l'exclusivité et le mariage, ce qui rassure immédiatement la jeune femme, étant exclusive et d'une jalousie maladive. En 1887, son amie Jessie se marie et repart en Angleterre, au Salon des Artistes français elle expose : « Jeune Romain », « La jeune Fille à la gerbe ».

La Folie-Neubourg et 1ère Œuvre Sakoutala


L'année 1888, la liaison si longtemps cachée est découverte par la famille Claudel, cela provoque un scandale, elle quitte alors l'appartement familial. La mère et la soeur de Camille ne lui pardonneront jamais, pas plus que son frère Paul qui se sent trahi. Rodin lui loue alors un appartement au 113, boulevard d'Italie et chaque jour Camille le rejoint à la Folie-Neubourg, une belle demeure du 18 ème siècle que loue Rodin et qui devient son atelier favori pendant dix ans. Camille Claudel présente au Salon des Artistes français "Sakoutala" et obtient une médaille (mention honorable), elle travaille sur Les Bourgeois de Calais et modèle pour La Porte de L'Enfer.

En 1889, Camille commence à avoir des commandes et sculpte La Prière, le peintre Léon Lhermitte lui demande de réaliser un buste de son fils Charles qu'elle présente au Salon. Rodin créé avec Dalou et Meissonnier la "Société Nationale des Beaux arts" ; Camille Claudel modèle le Buste de Rodin en plâtre. Les deux années suivantes elle voyage avec lui.

Désillusions



En 1892, elle se brouille avec Rodin et quitte la Folie-Neubourg, elle emménage avenue de La Bourdonnais. Elle sait que Rodin ne quittera jamais Rose et part au Château de L'Islette pour cacher sa grossesse, elle avorte à contre-coeur de l'enfant quelle porte de lui. Rodin après ce drame crée » L'Adieu « puis « LaConvalescente ». Claudel présente quand même au Salon son Buste de Rodin en bronze qui est très bien accueilli par la critique, une interprétation puissante, de grande allure ! Mathias Morhardt, rédacteur du journal Le Temps convainc l'éditeur du Mercure de France d'en faire 15 copies en bronze.

En 1893 Camille présente, "La Valse" et "Clotho" qui sont tous deux acclamée par la critique, notamment par Octave Mirbeau qu'elle rencontra lors d'une soirée littéraire, c'est d'ailleurs dans ses soirées que Camille fait la connaissance de ses amis les plus dévoues à sa cause ; Morhardt, Geffroy, Marx et Mirbeau, elle se lie également d'amitié avec Clause Debussy avec lequel elle partage une passion pour l'art asiatique. Camille commence à avoir des ennuis d'argent, Rodin ne lui verse plus de salaire, elle accepte l'aide financière de son frère Paul.

En 1894, l'artiste participe au premier Salon de la Libre Esthétique où elle expose La Valse, Contemplation, Psaumes et Premier Pas, parallèlement, elle modèle les Causeuses. Camille essuie deux refus du ministère pour l'achat du bronze, la Petite de l'Islette et du marbre de Sakountala.

Rupture définitive avec le maître


En 1895, l'état lui commande "l'Âge Mur", Antoine Bourdelle l'aide en demandant à Henri Fontaine d'acheter « la Petite Châtelaine en marbre, Morhardt lance une souscription pour l'achat d'une sculpture de Puvis de Chavannes en organisant un banquet présidé par Rodin, 530 personnes sont conviées et 2000 francs sont récoltés dont 1000 francs de la part de Rodin qui continue de l'aider, malgré l'interdiction de la voir. Au salon Camille Claudel présente le buste Léon Lhermitte en bronze et La Confidente en plâtre, elle expose à Genève "Les Causeuses" en plâtre, véritable chef-d'oeuvre de l'artiste.

En 1897 a lieu la présentation du groupe, les Causeuses, réalisée en marbre onyx, une pierre très difficile à travailler, le résultat est spectaculaire, la sculpture est d'une grande beauté, Camille utilise cette matière pour "La Vague". En 1898, Morhardt publie une biographie très élogieuse sur Camille Claudel dans la revue Mercure de France, elle rompt définitivement avec Rodin et c'est le début de sa descente aux enfers, l'artiste s'installe rue de Turenne et termine l'Âge Mur deuxième version. Au salon Camille expose Persée et la Gorgone.

L'Âge Mur


Camille Claudel déménage de nouveau en 1899, au 19, quai Bourbon qui est son dernier atelier, l'état commande puis annule l'Âge Mur, elle rend alors Rodin responsable de tous ses malheurs. Elle se lance dans la version en marbre de Persée et expose au Salon « Clotho « en marbre et « l'Age Mur en plâtre.
En 1900, Camille Claudel a de graves difficultés financières, elle présente dans le cadre de l'Exposition universelle : Profonde Pensée en marbre ; Rêve au coin du feu (plâtre) et Ophélie. Elle s'isole de plus en plus, l'année suivante, Eugène Blot, fondeur, qui est devenu le marchand attitré et le mécène de Camille, fond en bronze, six exemplaires de 60cm l'Âge Mur.

Solitude


En 1901, Camille Claudel est âgée de 37 ans et dans un état de solitude extrême, elle ne participe à aucun salon, ne sort plus. En 1902 c'est sa dernière participation au Salon des Beaux-Arts, Camille expose Persée (grandeur nature) en marbre, buste de Madame la Comtesse de Maigret en marbre, Alsacienne en terre cuite et l'Âge Mur est fondu par Thièbaut Frères pour le capitaine Tissier.

Exposition Camille Claudel



En 1904, au Salon d'Automne elle expose La Fortune édité par Blot, une exposition Camille Claude-Bernard Hoetger est organisée à la galerie Eugène Blot. En 1905, elle est à cours d'argent, son loyer est impayé depuis pratiquement un an, son mobilier est saisi, Rodin règle alors tout. Elle part dans les Pyrénées avec Paul une partie du mois d’août et expose Vertumne et Pomone aussi appelé L'Abandon ; Sirène ; Au salon d'automne : L'Abandon en bronze.

En 1906, Paul se marie et part pour la Chine, Camille modèle La Niobide blessée (qui la représente gravement souffrante) en plâtre. Elle est en très mauvaise santé, ses poumons la font souffrir et elle commence à devenir paranoïaque, elle détruit à coups de marteau ses sculptures. En 1907, l'état lui commande un bronze de Niobide et lui achète L'Abandon en bronze, Claudel commence à fondre Niobide, payée seulement en janvier 1908. Exposition à la galerie Blot de La Jeunesse, l'Âge Mur et d'un buste de fillette. En 1910, elle est présente à l'exposition des femmes peintres et sculpteurs ; L'Imploration ; Persée ; les Bavardes.

L'internement



Nous sommes en 1913, Camille habite dans une véritable porcherie, Louis-Prosper Claudel, son père meurt à Villeneuve le 2 mars, Camille ne l'apprend qu'après ses obsèques, personne n'a daignée la prévenir ! Paul décide de faire interner sa soeur et demande au docteur Michaux qui a déjà soigné Camille de rédiger un rapport. Camille Claudel est emmenée à Ville Evrard le 10 mars, huit jours après la mort de son père.

L'artiste est littéralement séquestrée, elle ne peut communiquer avec le monde extérieur, ne peut recevoir ni lettres ni visites sauf de sa famille. Selon la loi, le destin de Camille Claudel est dans les mains de Paul seul homme restant de la famille, le choix est rapide, pensant que les jours de sa sœur sont comptés, il la laisse à l'asile. Cet internement est révélateur du vrai caractère de son frère, lâcheté, manque de charité chrétienne, dogmatisme, André Gide et Jules renard en sont les témoins et que dire de Madame Claudel qui n'a jamais pu exercer quelques influences que ce soit sur sa famille, elle a tout endurée à cause de Camille, elle se venge enfin.


Camille chez les fous à Montdevergues.



Suite à la déclaration de guerre, Camille Claudel est transférée à Montfavet, près d'Avignon à l'asile d'aliénés de Montdevergues, le 7 septembre 1914. Camille y reste prisonnière pendant les trente années qui suivent. Son frère vient lui rendre visite en 1915, puis cinq ans plus tard, en 1927. Sa mère meurt le 20 juin 1929, son amie Jessie lui rend visite avec son mari et prend des photos bouleversantes de Camille. En 1932 son ami Eugène Blot lui écrit une lettre, Rodin a pleuré devant sa sculpture L'Implorante. Camille Claudel supplie en vain qu'on la laisse sortir, elle envoie à son frère et sa mère des lettres déchirantes et horribles sur ses conditions de vie.

En 1935, sa sœur Louise meurt, Camille Claudel s'inquiète alors du sort de ses œuvres, Paul lui rend sa dernière visite en septembre 1943, Camille Claudel meurt le 19 octobre à l'âge de 79 ans. Elle est inhumée le lendemain, Paul ne vient pas à l'enterrement. C'est le fils de Paul, Pierre, qui se préoccupe après la mort de celui-ci, de donner une sépulture décente à sa tante. Trop tard, en 1953, dix après sa mort, sa dépouille est transférée à la fosse commune.



Première édition le: 09 avril 2009 Par : Sarah
Mise à jour le: 29 janvier 2012 Par : Sarah


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Les Causeuses (détail)

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Jeune romain ou Mon frère à 16 ans

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