edouardmanet
Manet Édouard
Manet marin
Édouard Manet nait à Paris le 2 janvier 1832 à Paris, son père Auguste est haut fonctionnaire du ministère de la Justice, sa mère, Eugénie-Désirée Fournier est fille d'un diplomate, Manet a deux frères Eugène, né en 1833 et Gustave, né en 1835. En 1844, il entre au collège Rollin où il se lie avec Antonin Proust, Manet se rend au Louvre avec lui et son oncle un capitaine de marine, qui encourage le talent du jeune homme pour le dessin. En 1848, se destinant à une carrière de marin, Manet entre à l'École navale mais échoue au concours d'entrée. Il décide pourtant au mois de décembre de la même année de s'embarquer sur le bateau école Havre et Guadeloupe pour Rio de Janeiro, en tant que simple pilotin. Pendant ce voyage, Manet exécute des caricatures de l'équipage. Il subit un nouvel échec en juin 1849, au concours d'entrée de l'École navale et décide alors de se consacrer à une carrière de peintre, en accord avec sa famille, à condition qu'il fasse des études normales. Manet fait la connaissance de Suzanne Leenhoff qui donne des leçons de piano à ses frères.
L'atelier de Couture
En 1850, Édouard Manet s'inscrit comme copiste au Louvre et entre grâce aux relations de son père, dans l'atelier du peintre Thomas Couture, avec son ami Proust, Manet y étudie pendant six années, malgré de nombreux différents avec son maître. En 1852, il réalise son premier voyage en Hollande et visite le Rijksmuseum d'Amsterdam, il y découvre les oeuvres de Frans Hals, puis continue en se rendant dans les musées de Cassel, Dresde, Prague, Vienne et Munich. Le 29 janvier 1852, Suzanne Leenhoff donne naissance à Léon-Edouard Köella dit Leenhoff, cet enfant serait le fils de Manet, qu'il élève par ailleurs, mais ne reconnut jamais, même après son mariage avec la mère du garçon. Puis Manet voyage en Italie en compagnie de son frère Eugène et séjourne à Florence ou le peintre copie les maîtres dont
Titien et Lippi.
En 1855, Manet rencontre les artistes Devéria et Raffet puis visite l'atelier d'
Eugène Delacroix avec son ami Proust. En février 1856, le peintre quitte enfin l'atelier de Couture et s'installe rue Lavoisier avec le peintre animalier le Comte Albert de Balleroy, il figure sur la toile de Fantin-Latour en 1864, l'hommage à Delacroix, tout comme Bracquemond et lui-même. En 1857, l'artiste rencontre
Fantin-Latour au Louvre en copiant les tableaux vénitiens, il copie aussi Rubens. Manet retourne en Italie avec le sculpteur Eugène brunet et y copie les fresques d'
Andrea del Sarto. Le peintre s'inscrit également au cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale.
Première exposition
La carrière du jeune Manet commence véritablement avec le salon de 1859, où il envoie, sa toile, Le Buveur d'absinthe, qui est refusée, elle est malgré tout appréciée par le poète, Charles Baudelaire et par Eugène Delacroix, membre du jury qui soutient l'artiste. Manet débute sa toile: Moïse sauvé des eaux et déménage rue de la Victoire. Il rencontre au Louvre, Edgar Degas en train de graver directement sur cuivre la toile, L'Infante Marguerite, de Velázquez, Manet copie aussi cette toile et Les petits cavaliers. En 1860, le modèle de Manet pour l'enfant aux cerises se suicide dans l'atelier, Manet qui est profondément affecté déménage rue de Douai.
Manet commence sa toile, le portrait de Monsieur et madame Manet et l'envoie au Salon l'année suivante avec Le Chanteur espagnol, qui obtient une mention honorable, cette oeuvre le fait connaître et un groupe d'admirateurs, de jeunes peintres, dont Fantin-Latour, Bracquemond, Alphonse Legros, Carolus-Duran, Amand Gautier et des écrivains, dont, Baudelaire, Champfleury et Duranty, viennent lui rendre visite à son atelier et manifestent leur admiration.
Sa compagne, Suzanne Leenhoff s'installe chez lui, rue de l'Hôtel-de-Ville, avec son petit garçon. Manet change d'atelier et s'installe rue Guyot. L'artiste met en vente deux de ses toiles à la galerie Martinet, le superbe, Le Liseur (portrait du peintre animalier, Joseph Gall, son voisin) et l'Enfant aux Cerises. En septembre Manet présente à l'exposition de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg : Nymphe surprise.
Manet graveur
Début 1862, Édouard Manet expose chez le marchand Cadart, ses estampes, qui sont signalées par Baudelaire dans la revue Anecdotique. Cadart et Félix Chevalier fondent cette année là, la Société des aquafortistes, Manet, Bracquemond, Fantin-Latour, Jongkind, Alphonse Legros et Ribot en sont membres fondateurs, la revue publie ses eaux-fortes Les Gitanos. L'artiste peint également des danseurs espagnols qui viennent poser dont Mariano Camprubi et Lola de valence. Le peintre prend pour modèle Victorine Meurent, cette jeune femme devient son modèle préféré, elle posa pour le Déjeuner sur l'herbe, Olympia, la Chanteuse de Rue et la Femme au perroquet. En mars 1863, une exposition importante est organisée par la galerie Martinet, y sont présentés 14 tableaux dont : Portrait de Mme Brunet, Le Gamin au Chien ; L'Enfant à l'épée ; Jeune femme couchée en costume espagnol, La Chanteuse des rues, la Musique aux tuileries, Lola De Valence, Le Liseur, Les Gitanos, Le Vieux Musicien, Le Ballet espagnol, qui lui valent les éloges de Baudelaire, mais aussi de Renoir, de Monet, de Pissarro et de Cézanne.
Le Déjeuner sur l'Herbe
Au mois de mai ouvre le nouveau salon des Refusés, Édouard Manet y envoie sa magnifique toile, Le Déjeuner sur l'herbe, inspiré du Concert champêtre de
Titien, qu'il avait vu au Louvre, le tableau fait scandale et est jugé indécent par le public et la critique, car il représente une jeune femme nue assise entre deux hommes en costume, en pleine nature, ce scandale fait pourtant son succès et l'impose comme l'oeuvre fondatrice de la peinture moderne, il y présente également Jeune homme en costume de majo, Mlle V. en costume d'Espada et trois eaux-fortes. De nombreux jeunes artistes apprécient l'oeuvre et reconnaissent en lui un chef de file. Au mois d'octobre Manet épouse sa compagne Suzanne Leenhoff, en Hollande. En 1864, Fantin-Latour expose son magnifique portrait de groupe l'Hommage à Delacroix, pour lequel Manet pose. Le peintre expose ses toiles, au salon, Épisode d'un combat de taureaux et le Christ mort et les anges. Le peintre déménage boulevard des Batignolles et reçoit la visite des deux frères Goncourt.
Second scandale
En 1865, Édouard Manet expose deux toiles chez Martinet et expose au salon sa célèbre toile
"Olympia", un nu inspiré de la Vénus d'Urbin de
Titien qui provoque un scandale encore plus grand que Le Déjeuner sur l'herbe, il représente une prostituée qui pose de façon insolente et directe. Manet souffre beaucoup de cette notoriété sulfureuse, le peintre veut seulement être reconnu officiellement par ses pairs. Suite à ce nouvel échec Manet quitte la nationale des Beaux-Arts. Puis il part pour l'Espagne avec un itinéraire précis préparé par son ami Zacharie Astruc et visite Burgos, Valladolid, Tolède, Madrid, Manet va admirer les oeuvres du peintre Velázquez le peintre des peintre pour lui. Il se promène au Prado et assiste à une corrida de taureaux, qui lui inspirera sa toile Combat de taureaux.
Au salon de 1866, ses deux tableaux le Fifre et L'Acteur tragique, sont refusés, Manet est alors défendu par le jeune
Émile Zola qui écrit un article dans le journal l'Évènement, Zola rédige plus tard une biographie sur Manet y défendant le naturalisme de l'artiste qui est publié en janvier 1867, dans la revue du XIXe siècle. Les deux hommes se rencontrent à l'instigation de Manet qui brosse le portrait du jeune écrivain en 1868. Cette année là il fait la rencontre de
Claude Monet qui lui est présenté par Zacharie Astuc. C'est à cette période que l'artiste fréquente le café Guerbois, rue des Batignolles près de chez lui, ce lieu mythique devint le lieu de rencontre des artistes dont : Renoir, Monet, Alfred Sisley et Frédéric Bazille et occasionnellement, Edmond Maître, Pissarro, Degas, Zola, Duranty, Desboutin, Belot, Astruc, Claudel, Burty, Vignaux, Babou et le photographe
Nadar, de ces réunions naîtront le mouvement appelé par la suite impressionnisme.
Amitiés littéraires
Début 1867, Manet organise sa première exposition personnelle avec une cinquantaine de tableaux et fait construire un pavillon spécialement pour l'exposition, un petit catalogue est édité contenant l'article de Zola et accompagné d'un portrait de Manet exécuté par Bracquemond et une eau-forte de L'Olympia. Elle ouvrit le 22 mai, mais ne rencontre pas le succès escompté. Randon publie même des caricatures de l'exposition. Il pose pour Fantin pour le magnifique portrait qui sera exposé au prochain salon. Manet débute sa toile sur l'exécution de l'Empereur Maximilien au Mexique. Son grand ami et protecteur, Charles Baudelaire décède, c'est un coup très dur pour Manet qui perd un ami et l'un des seuls hommes à comprendre son art, il assiste à son inhumation le 2 septembre 1867. Début 1868, Zola pose dans son atelier pour un portrait, pour le prochain salon, elle représente Zola au premier plan assis, feuilletant un ouvrage, sur le mur sont accrochés une gravure de la Dona Olympia qui en cache une autre représentant Los Borrachos de Velázquez à côté de celle-ci une gravure sur bois d'inspiration japonaise et un paravent japonais. Tout Manet est dans cette oeuvre, ses inspirations et l'Olympia qu'il revendique.
Premières marines
Manet séjourne à Boulogne-sur-Mer et y passe dorénavant tous ses étés, il y exécute des marines, puis va à Londres, l'artiste expose au Havre sa toile l'homme mort, qui obtient la médaille d'argent. Fantin lui présente
Berthe Morisot, jeune artiste peintre, élève de
Camille Corot et sa soeur au Louvre, la jeune femme est très impressionnée par le talent de Manet, elle pose pour lui pour la toile
"Le Balcon", inspiré des Majas sur un balcon de Francisco Goya. Elle devient sa belle-soeur et épouse son frère Eugène, la jeune femme pose plusieurs fois pour lui (Le Repos, Berthe Morisot au bouquet de violettes). En 1869, L'exécution de Maximilien, est refusé au salon, Zola prend une nouvelle fois sa défense et publie un article dans La Tribune, sont acceptées, Le Balcon, Le Déjeuner dans l'Atelier et plusieurs eaux-fortes. Manet commence le portrait du peintre Bazille. En 1870, il envoie, La leçon de musique et le Portrait de son nouveau modèle Éva Gonzalès.
Durand-Ruel
Pendant la guerre, Manet ferme son atelier et dépose ses toiles chez Duret et s'engage dans l'artillerie nationale avec le grade de lieutenant, puis entre à l'état-major. Peut après la guerre Manet souffre de dépression et part se reposer à Boulogne-sur-Mer, heureusement une éclaircie s'annonce grâce au marchand Durand-Ruel, en effet il découvre deux tableaux de Manet dans l'atelier du peintre belge Alfred Stevens et les achète immédiatement, le lendemain il se rend à l'atelier de l'artiste et achète toutes les toiles disponibles de l'atelier, soit 23 toiles en tout. Manet part pour la Hollande y étudier les oeuvres de
Frans Hals et dès son retour commence sa toile, inspirée de son voyage, Le Bon Bock, qu'il expose en 1873 et rencontre la faveur du public et de la critique, ainsi que son autre tableau
"Le Repos". En 1874, au salon, Le Chemin de fer et l'aquarelle Polichinelle sont acceptées et Les Hirondelles et le Bal masqué à l'Opéra, sont refusées, le grand poète Mallarmé prend la défense de Manet et publie un article nommé, Le Jury de Peinture pour 1784 et M. Manet dans La Renaissance artistique et littéraire. Degas demande à Manet de participer à la première exposition des Impressionnistes, celle-ci a lieu chez le photographe
Nadar, Manet s'y refuse et ne participe à aucune des expositions du groupe.
Manet, Monet l'amitié
Pendant l'été, Manet se rend chez
Claude Monet à Argenteuil et sous son impulsion commence à peindre en plein air, adoptant des coloris plus clair et des touches plus légères, le peintre exécute plusieurs portraits de Monet et de sa femme, dont La Famille Monet au jardin, Claude Monet et sa femme dans son studio flottant et Argenteuil qu'il expose au Salon de 1875, Manet collabore à l'illustration de l'ouvrage d'Edgar Poe, Corbeau, avec Mallarmé. Le peintre exécute des gravures sur bois pour l'ouvrage de Mallarmé nommée l'après-midi d'un faune. Encore un refus du jury pour sa toile, Le linge, en 1876. En 1877, son tableau Nana, représentation d'une courtisane grandeur nature, en jupons et corsage, en train de se poudrer en présence d'un homme qui l'attend, est également refusée pour immoralité. En 1879, Manet est atteint d'ataxie, mais continue néanmoins à peindre. Il obtient même un prix au Salon de 1881 et la même année est décoré de la Légion d'Honneur. En 1882, il expose un de ses derniers chefs-d'oeuvre d'atelier nommé
"Un bar aux Folies-Bergères", une toile très poétique, ou l'on peut ressentir l'ennui profond de la jeune femme et sa mélancolie. La santé de Manet se détériore rapidement, il est amputé d'une jambe en avril 1883 et meurt le 30 avril, Édouard Manet est inhumé au cimetière de Passy.
Une grande exposition posthume est organisée à l'École des Beaux-Arts en janvier 1884, le catalogue est préfacée par Zola. En février la vente des tableaux de son atelier est organisé, elle comprend 93 toiles, 30 pastels, 14 aquarelles et 23 dessins. Sous l'instigation de Monet une souscription est ouverte en 1890 afin d'acheter la toile l'Olympia à la veuve de Manet pour l'offrir à l'état français. La plupart de ses amis participent, Bracquemond, Caillebotte, Carolus-Duran, Degas, Durand-Ruel, Falntin-Latour, Lautrec, Murer, Pissarro, Renoir, seul Cézanne et Chocquet ne participent pas.
Première édition le: 15 janvier 2010 Par : Sarah
Mise à jour le: 24 janvier 2012 Par : Sarah
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Angélina
Méry Laurent au chapeau noir
Portrait de madame B, ou Jeune Dame en 1860
Le Gamin
Eaux-fortes par Edouard Manet
Portrait de Mr et Mme Manet
Nymphe surprise
L'enfant à l'épée
Le Chiffonnier
Le Christ mort et les anges
Portrait d'Éva Gonzalès